Edito
Les musiciens qui sont crédibles tout autant à l’électrique qu’à l’acoustique ne sont pas légion. Non pas ceux qui jouent bien des deux, mais ceux qui ont été capables de créer des chansons iconiques sur l’un ou l’autre des deux instruments. Mark Knopfler est de ceux-là et peut se targuer d’avoir su, après avoir été rendu célèbre essentiellement par la guitare électrique (à commencer par « Sultans Of Swing », puis l’icônique « Money For Nothing »), devenir un guitariste acoustique non seulement respecté, mais capable à lui tout seul de définir des modes et faire vendre des camions d’instruments à des prix parfois délirants (ses modèles signature tant électriques qu’acoustiques atteignent tous des sommets sur les marchés de l’occasion et sont parmi les plus chers encore aujourd’hui). Si ce n’est pas une preuve de street credibility, nous ne savons pas ce que c’est. Tout ceci, il l’a accompli grâce à d’excellentes chansons, mais aussi un jeu reconnaissable entre tous. Il nous a donc paru pertinent de retracer son parcours, mais vu par le prisme de la guitare acoustique, ce qui éclaire sous un jour nouveau sa carrière tant au sein de Dire Straits qu’en solo. Beaucoup plus discret mais pas moins singulier et passionné, Soïg Sibéril ne pouvait pas disparaître sans que nous ne lui rendions hommage. Le guitariste breton avait su creuser un sillon bien à lui tout en cultivant un certain sens de l’éclectisme. Tout ce numéro est d’ailleurs un peu construit autour des musiciens et des luthiers qui cultivent leur particularité plutôt que de vouloir ressembler à tout le monde. Ainsi, Gaelle Roffler fait des guitares folks comme personne : c’est une découverte passionnante pour nous et nous l’espérons, pour vous. Enfin, nous avons choisi de consacrer, grâce à Thomas Hammje, la quasi-totalité de notre cahier pédagogique au jeu subtil de Mark Knopfler. Faites-vous plaisir, bon été et on se retrouve à la rentrée !
Régis Savigny
Numéro N°69
7,90€